Thứ Hai, 8 tháng 9, 2025

Dang Van Ngu. Vie et mort d’un médecin de la Résistance (1945-1967) : témoignage du docteur Vu Ngoc Quynh

 

Vu Ngoc Quynh

Résumés

Diplômé de l’école de Médecine de Ha Noi en 1936, assistant du professeur Henri Galliard en parasitologie, le docteur Dang Van Ngu est parti au Japon de 1943 à 1949 faire de la recherche sur les champignons producteurs des antibiotiques ainsi que sur les maladies parasitaires et contagieuses. En 1949, alors que la guerre entre la France et le Viet Nam bat son plein, le docteur Dang Van Ngu décide de quitter le Japon et de gagner Viet Bac, zone de résistance du gouvernement Ho Chi Minh. Dès lors, il consacre toute sa vie à s’occuper de la production de la pénicilline à partir des souches de champignons amenées du Japon et à lutter contre le paludisme et les maladies parasitaires. En 1967, il part au front Binh Tri Thien pour étudier sur place les moyens de lutte contre le paludisme et est tué sous les bombes larguées par les B52 américains. Le Viet Nam perd ce jour-là un de ses meilleurs scientifiques. À l’instar du professeur Tôn Thât Tung, le docteur Dang Van Ngu, dont nous retraçons la vie à grands traits, peut être considéré comme une parfaite synthèse entre l’engagement patriotique et la vocation scientifique qui caractérise la génération de 1945.

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Notes de l’auteur

Cette note figure uniquement dans la version en ligne du numéro 24 de la revue Moussons.

Texte intégral

Introduction

1Diplômé de l’école de Médecine de Ha Noi en 1936, assistant du professeur Henri Galliard en parasitologie, le docteur Dang Van Ngu est parti au Japon de 1943 à 1949 faire de la recherche sur les champignons producteurs des antibiotiques ainsi que sur les maladies parasitaires et contagieuses.

2En 1949, alors que la guerre entre la France et le Viet Nam bat son plein, le docteur Dang Van Ngu décide de quitter le Japon et de gagner Viet Bac, zone de résistance du gouvernement Ho Chi Minh.

3Dès lors, il consacre toute sa vie à s’occuper de la production de la pénicilline à partir des souches de champignons amenées du Japon et à lutter contre le paludisme et les maladies parasitaires.

  • 1 Base militaire du Front national de libération durant la guerre américaine.

4En 1967, il part au front Binh Tri Thien1 pour étudier sur place les moyens de lutte contre le paludisme et est tué sous les bombes larguées par les B52 américains.

5Le Viet Nam perd ce jour-là un de ses meilleurs scientifiques. À l’instar du professeur Tôn Thât Tung, le docteur Dang Van Ngu, dont nous retraçons la vie à grands traits, peut être considéré comme une parfaite synthèse entre l’engagement patriotique et la vocation scientifique qui caractérise la génération de 1945.

Enfance et adolescence

6Dang Van Ngu est né le 4 avril 1910 au village de An Cuu, proche de Hué.

7C’est le troisième enfant de la famille.

8Son père, lettré classique, n’a pas pu se présenter aux concours triennaux provinciaux qui sont officiellement supprimés par le protectorat français en 1918.

9Sa mère, aidée de sa seconde et dernière fille, ouvre un petit commerce au marché de An Cuu, assurant la subsistance de la famille.

10Son frère aîné, après des études primaires brillantes, échoue dans les études secondaires, abandonne les études pour travailler comme instituteur de village puis comme surveillant général du collège Quoc Hoc à Hué.

11Dang Van Ngu a dû changer plusieurs fois d’écoles à Hué en raison d’une scolarité sans éclat.

12À quinze ans, il part chez son oncle à Vinh pour s’inscrire au collège Quoc Hoc de Vinh et passe avec succès le certificat d’études primaires (So Hoc Yeu Luoc). De retour à Hué, il ne réussit pas à passer le concours d’entrée au collège Quoc Hoc et s’inscrit au collège Pellerin chez les Frères de l’école catholique. Il y fait de grands progrès et passe avec succès le diplôme d’études complémentaires (Thanh Chung). Sur plus de quarante candidats présentés par le collège, seuls deux ont réussi cet examen.

13Ses parents, très encouragés par ce succès, l’envoient à Ha Noi pour qu’il y poursuive ses études.

14En 1930, il réussit les deux examens de baccalauréat : le baccalauréat français et le baccalauréat local (Tu Tai ban xu) qui vient d’être créé en Indochine.

École de Médecine de Ha Noi

15En 1931, Dang Van Ngu s’inscrit à l’école de Médecine de Hanoi alors rattachée à l’université de Paris.

16Dang Van Ngu fut un étudiant très brillant, remarqué par ses professeurs.

17Au moment de la sixième année de médecine intervient un changement de statut : au lieu d’aller poursuivre les études à Paris comme l’oblige le règlement de l’époque, l’université de Paris ouvre une sixième année à l’école de Médecine de Ha Noi.

18La faculté de Médecine de Paris envoie alors le professeur agrégé Henri Galliard à l’école de médecine de Ha Noi pour en être le directeur et pour assurer l’enseignement ainsi que la recherche en parasitologie. Dang Van Ngu est admis comme assistant au laboratoire de parasitologie du professeur Galliard et se familiarise avec la recherche dans cette branche. Il publie plusieurs recherches sur les divers parasites hépatiques, intestinaux ainsi que les variations saisonnières des anophèles qui sévissaient au Viet Nam.

19En 1936, il présente sa thèse de doctorat en médecine « Contribution à l’étude des abcès du foie » et obtient le titre de docteur en médecine.

20Pour assurer sa vie matérielle, en plus de son maigre salaire d’assistant, il travaille quelques années dans la polyclinique Lucas Champonnière, clinique privée située à Ha Noi, avec plusieurs confrères vietnamiens.

21Dang Van Ngu, qui s’est fiancé lorsqu’il était en deuxième année de médecine avec Ton Nu Thi Cung (âgée de quatorze ans), la fille de Ton That Dan, ministre à la Cour royale de Hué, se marie avec elle une fois le diplôme de docteur obtenu. Le couple s’installe à Ha Noi et de cette union sont nés Dang Nhat Minh, le fils aîné, Dang Nguyet Anh et Dang Nguyet Quy, les deux filles.

22En 1941, le professeur Massyo Ota, mycologue réputé de l’université de Tokyo vient à l’école de Médecine de Ha Noi et y donne des cours de mycologie. Il visite le laboratoire de parasitologie où travaille le docteur Dang Van Ngu, échange avec lui sur les divers problèmes de recherche, lui parle des techniques de culture de champignons. Le docteur Dang Van Ngu est vivement intéressé par ces nouvelles techniques et rêve d’aller au Japon pour poursuivre la recherche.

23Ce n’est qu’en 1943 que le professeur Galliard lui communique la nouvelle que le Japon, en échange avec la France, offre des bourses à trois chercheurs et quatre étudiants du Viet Nam pour aller étudier au Japon. De l’avis de son doyen, le docteur Dang Van Ngu est parfaitement qualifié pour représenter l’école de Médecine de Ha Noi au Japon malgré l’idée de devoir se séparer de ce précieux collaborateur.

24Mais c’est une décision grave pour le docteur Dang Van Ngu car il doit se séparer de sa femme et de ses jeunes enfants : son fils aîné n’a que cinq ans, ses filles Anh trois ans et Quy à peine un mois. Madame Dang Van Ngu et ses trois enfants quittent Ha Noi pour Hué où vivent sa famille et celle du docteur Dang Van Ngu. Ce sera une très longue séparation.

Les années au Japon (1943-1949)

25Ce sont les années les plus fécondes sur le plan intellectuel dans la vie du docteur Dang Van Ngu. Ce sont également les années où tant d’événements, au Viet Nam, au Japon, comme dans le monde entier, bouleversent tant de destinées humaines.

26Arrivé à Tokyo, le docteur Dang Van Ngu habite dans la résidence des étudiants d’Asie où il trouve sept compatriotes arrivés avant lui, des dizaines d’étudiants indonésiens et thaïlandais avec qui il aura beaucoup d’échanges sur les questions politiques.

27Il prend contact avec le professeur Massyo Ota qui l’autorise à venir à son laboratoire de mycologie pour étudier les diverses variétés de champignons, les techniques de culture, leur capacité de produire des substances à activité antibiotique.

28En 1945, le professeur Massyo Ota informe le docteur Dang Van Ngu que les États-Unis ont réussi à fabriquer de la pénicilline à partir d’une moisissure verte et lui demande de chercher partout les moisissures vertes capables de produire des antibiotiques. Deux mois plus tard, le docteur Dang Van Ngu remet au professeur Ota une souche de Penicillium capable de produire l’antibiotique. C’est une des toutes premières souches à produire de la pénicilline au Japon. Le docteur Dang Van Ngu travaille dans un autre laboratoire du professeur Ota sur la lèpre et la tuberculose.

29Sur la recommandation du professeur Ota, il se rend dans plusieurs laboratoires installés à Tokyo et ses environs. Il reste dans chaque laboratoire trois mois à étudier les différentes techniques et méthodologies dans des domaines des plus variés : cancérologie, radiumthérapie, tuberculose, mycologie, bactériologie, antibiothérapie, etc.

30Son contrat de recherche au Japon, qui débute en 1943, prend fin en 1945. Il doit en principe retourner à la faculté de médecine de Ha Noi.

31Les événements survenus au Viet Nam et au Japon dans les années 1944-1945 vont bouleverser ce plan.

32Au Viet Nam, le coup de force des Japonais en mars 1945 chasse les Français du pouvoir, l’empereur Bao Dai déclare l’indépendance du Viet Nam. Peu de temps après, le Front Viet Minh dirigé par Ho Chi Minh prend le pouvoir à Ha Noi (août 1945) puis dans les autres villes. Son chef proclame la naissance de la République démocratique du Viet Nam ([RDVN] 2 setembre 1945) tandis que des premières troupes en provenance de France débarquent à Sai Gon en octobre 1945.

33Le Japon capitule devant les Alliés en mettant fin à la Seconde guerre mondiale et le début de l’occupation américaine du Japon.

34Mais la « guerre d’Indochine française », elle, va commencer et durer de 1946 à 1954.

  • 2 Après le coup de force japonais et l’abrogation par le Viet Nam du statut de protectorat, l’ambassa (...)

35Le docteur Dang Van Ngu et ses compatriotes renoncent à retourner au Viet Nam en 1945 dans les zones placées sous le contrôle de la France. Il a d’ailleurs rompu le contact avec l’ambassadeur de France, Henry Arsène, dès mars 19452.

36Il contacte le docteur G. Stein, directeur du laboratoire de l’Institut de recherche médicale américaine à Tokyo qui lui accorde toutes les facilités pour étudier la bactériologie et l’étude du sérum.

37Séparé de sa famille depuis 1943, il cherche toutes les possibilités pour la réunir auprès de lui.

38Le retour au Viet Nam dans la zone occupée par la France est exclu malgré deux lettres du professeur Pierre Huard l’invitant à revenir en 1948 à l’école de Hanoi où il aura toutes les facilités professionnelles ; par ailleurs, la réunion de sa famille au Japon ou aux États-Unis est possible quoique difficile. Le docteur Dang Van Ngu choisit en fin de compte de retourner au Viet Bac, dans la zone de Résistance contrôlée par le Viet Minh.

39À la fin de l’année 1948, il prend contact avec l’Agence d’information du Viet Nam à Bangkok qui le met au courant de la situation au Viet Nam. Introduit auprès du représentant du gouvernement de la RDVN en Thaïlande (Nguyen Duc Quy), il lui fait part de son désir de rentrer au Viet Nam pour servir le pays, proposition qui sera acceptée par le gouvernement de Ho Chi Minh.

40C’est un engagement qu’il tiendra toute sa vie.

Retour au Viet Bac

41En novembre 1949, le docteur Dang Van Ngu quitte Tokyo pour Yokohama et prend un bateau d’une compagnie anglaise en direction de Bangkok avec ses précieuses souches de champignon productrices de pénicilline (Penicillium Chrysogenum) et de streptomycine ainsi que les documents scientifiques. Au bout d’un mois, il arrive à Bangkok où il contacte Nguyen Duc Quy qui, un mois plus tard, lui annonce qu’il a reçu l’autorisation du gouvernement de la RDVN de gagner le Viet Bac. Il doit emporter peu de bagages et les champignons, laissant tous ses livres et documents à Bangkok car le voyage sera long et périlleux.

42Le Viet Bac est une zone montagneuse du nord Viet Nam comprenant les provinces Cao Bang, Bac Can, Lang Son, Thai Nguyen, Tuyen Quang et Ha Giang. C’est là où, en avril 1947, les principaux dirigeants de la RDVN établissent leur quartier général et leurs forces pour lutter contre l’armée française.

43Dang Van Ngu, accompagné de ses guides, traverse le Laos, franchit la chaîne Truong Son, gravit des collines, des rivières chargé de ses flacons, ballons, éprouvettes et champignons.

44Arrivé au Viet Bac, il est reçu par les dirigeants du gouvernement et ses confrères Ho Dac Di, Ton That Tung ainsi que d’autres médecins, pharmaciens qui ont déjà rejoint la résistance.

45Il va présenter d’emblée aux responsables médicaux et gouvernementaux son plan de production de pénicilline qui exige des moyens matériels, du personnel et le plan de prophylaxie contre le paludisme, plans qui seront rapidement acceptés.

46La faculté de Médecine de Ha Noi est évacuée vers l’arrière pendant la guerre et devient en octobre 1947 l’école de médecine de la Résistance avec à sa tête le recteur Ho Dac Di. Le docteur Ton That Tung est nommé responsable de l’hôpital de Chiem Hoa et y enseigna. Au début, une douzaine d’étudiants quittèrent Ha Noi pour suivre le Viet Minh.

47Outre ses recherches sur la production de pénicilline, le docteur Dang Van Ngu assure également l’enseignement de la biologie.

48Les conditions de travail du corps médical sont particulièrement difficiles à cette époque mais les médecins, les pharmaciens, infirmiers, sages-femmes, préparateurs mettent tous leurs efforts en commun pour constituer les services sanitaires afin de répondre au besoin de soins de la population.

49Le laboratoire de recherche du docteur Dang Van Ngu à Chiem Hoa est des plus rudimentaires : les tiges de bambou tiennent place d’éprouvettes, les assiettes remplacent les boîtes de Pétri, le jus extrait des tiges de maïs tient lieu de milieu de culture. La formation du personnel de laboratoire composé de jeunes médecins et de pharmaciens est indispensable. C’est eux qui seront responsables des unités de fabrication de pénicilline au Viet Bac ainsi que dans les interzones militaires du delta du fleuve Rouge et la région stratégique du Thanh Nghe Tinh.

50C’est ainsi qu’est obtenu le filtrat de pénicilline durant la première guerre de Résistance, si utile pour soigner les blessés de guerre.

51Un document lithographié « Penicillin » de 32 pages paru en 1950 résume les travaux de recherche sur la pénicilline du docteur Dang Van Ngu à l’usage du corps médical de l’époque.

Les retrouvailles de la famille

52En gagnant le Viet Bac en 1949, le docteur Dang Van Ngu exprime aux dirigeants son désir de retrouver sa famille qui vit toujours à Hué. Au cours de l’année 1948, un émissaire est venu voir son épouse en pleine nuit et lui a montré une lettre. Elle reconnaît avec émotion l’écriture de son mari et apprend par là même qu’il se trouve au Viet Bac depuis un an : il l’enjoint de venir le retrouver dès que possible avec leurs enfants. Elle comprend ainsi l’absence de nouvelles de son époux, jusqu’alors convaincue qu’il était encore au Japon.

53Au terme d’un pénible voyage de plus d’un mois entre Hué et Ha Tinh, son épouse et ses trois enfants apprennent avec déception que le docteur Dang Van Ngu vient de quitter Ha Tinh pour le Viet Bac à la demande des autorités supérieures. Ils se remettent alors en route, longue route qui les amène à la base révolutionnaire.

54Voici le moment émouvant des retrouvailles racontées par Dang Nhat Minh :

Je me souviens parfaitement de la rencontre de mes parents près de la source située à Chiem Hoa- Tuyen Quang après neuf ans de séparation. Mon père descendit de la colline en courant tandis que ma mère lui tournait le dos, longeant la petite source comme pour fuir. Elle avait attendu si longtemps ce moment et quand il fut venu, elle n’avait plus le courage de l’accueillir. Elle était trop exténuée par l’attente, par la très longue traversée et toutes les difficultés inoubliables pendant ces jours de séparation […].

55Madame Dang Van Ngu demande par la suite à être affectée au laboratoire de son mari pour l’aider dans son travail tandis que les enfants reprennent leurs études interrompues par la guerre. Ce sont des jours les plus heureux de la famille enfin réunie.

56En mai 1954, alors que la guerre d’Indochine française touche à sa fin et que l’espoir de paix est proche, Madame Dang Van Ngu tombe brusquement dans le coma. Parti en mission dans une province, son mari ne revient que trois jours après. Il reste jour et nuit à soigner sa femme qui décède après six jours de coma. Terrassé de douleur, il reste allongé auprès d’elle toute une nuit avant de l’enterrer sur la colline de Chiem Hoa, près de son laboratoire. Son fils Dang Nhat Minh ne se console pas d’être loin de sa mère pendant ses derniers moments et aux côtés de son père en ce pénible instant. Le président Ho Chi Minh envoie au docteur Dang Van Ngu une lettre datée du 2 juin 1954 exprimant ses condoléances et l’exhortant à poursuivre son œuvre médicale.

Les années de paix : 1954-1962

57La paix est revenue au Viet Nam après les accords de Genève signés en juillet 1954 qui divise le Viet Nam à la hauteur du 17e parallèle.

58Sur le plan médical, il s’agit pour la RDVN de rattraper le retard considérable pris dans l’enseignement et la recherche médicale à cause des huit années de guerre, tout en poursuivant la politique de protection de la santé de la population.

59L’école de Médecine est de nouveau ouverte à Ha Noi sous son nouveau nom, faculté de Médecine et de Pharmacie, où s’illustrent les noms du docteur Ton That Tung dans l’hépatectomie, du docteur Do Xuan Hop dans l’anatomie, du docteur Dang Van Chung dans la pathologie cardio-vasculaire, du docteur Dang Van Ngu dans la malariologie et les maladies parasitaires. Ce denier est également directeur de l’Institut de malariologie, de parasitologie et d’entomologie nouvellement créé.

60La lutte contre le paludisme est à cette époque son œuvre principale.

61Le programme est ambitieux, à la hauteur de cette pathologie qui sévit sur les trois quarts du territoire du Nord Viet Nam.

62Le docteur Dang Van Ngu retourne à des provinces septentrionales qu’il a bien connues pendant la guerre, Tuyen Quang, Thai Nguyen, Bac Can, pour étudier de plus près l’épidémiologie, les conditions de vie de la population, les moyens de lutte. Des médecins, des pharmaciens, des cadres sanitaires sont formés pendant plusieurs années pour cette campagne. Une province pilote, Thai Nguyen, est choisie pour expérimenter les méthodes de prophylaxie, pulvérisation de DTT, destruction des larves et des moustiques, essai de nombreux médicaments sur les malades.

63Ces mesures sont étendues à l’échelon national de 1962 à 1968 et ont eu pour résultat de diminuer l’incidence du paludisme.

L’escalade américaine au Viet Nam

64À partir de 1968, l’escalade aérienne américaine au nord Viet Nam s’intensifie dans les provinces situées au sud du 19parallèle, bombardant jusqu’aux postes médico-sanitaires des communes.

65L’Institut de malariologie est aussi détruit au cours de l’un de ces bombardements. Le paludisme apparaît de nouveau et fait des ravages chez les combattants et la population.

66En 1967, le docteur Dang Van Ngu décide de partir avec une équipe de collaborateurs et de collaboratrices pour étudier sur place la possibilité de faire un vaccin anti-paludéen. Il parcourt de nouveau la chaîne Truong Son, muni de ses instruments de recherche.

67Le 1er avril 1967, les bombes américaines larguées par les B52 tuent le docteur Dang Van Ngu à l’âge de 57 ans et ses deux jeunes assistantes Pham Thi Trang et Le Thi Tuyen… au moment où il arrive tout près de Hué, sa ville natale où sa vieille mère l’attendait depuis si longtemps. La première personne à annoncer la terrible nouvelle à Dang Nhat Minh et à sa sœur Dang Nguyet Anh fut le docteur Pham Ngoc Thach, ministre de la Santé : « Mes neveux, soyez courageux pour écouter cette nouvelle : Votre père a sacrifié sa vie au front de Tri Thien à deux heures du 1er avril. »

68Leur sœur benjamine, Dang Nguyet Quy, qui fait ses études à Moscou, n’apprend pas tout de suite la tragique nouvelle. Elle en mourra de chagrin et de maladie deux ans plus tard à l’âge de 28 ans.

69La mort de Dang Van Ngu a suscité une intense émotion dans le pays.

70Son corps, reposant à Truong Son loin des siens pendant vingt ans, a été découvert par hasard par un chercheur de mây (espèce de plante grimpante dans la forêt) qui est tombé sur une plaque d’aluminium gravé au nom de Dang Van Ngu avec la date de son décès (1er avril 1967) et une toile enveloppant des restes de squelette. Ainsi, l’homme que l’on a pris auparavant pour un soldat tué et que l’on a enterré au Cimetière militaire au village Phuong My est bien le docteur Dang Van Ngu. Il faudra attendre cinq ans pour que ses enfants trouvent l’endroit pour ramener les restes du défunt et les enterrer au cimetière familial sur la colline Ngu Binh à côté de sa femme dont le corps a été ramené de Chiem Hoa, après quarante-six ans de séparation.

71Ses amis, ses élèves ont écrit de nombreux témoignages sur sa vie.

Épilogue…

72Le 3 décembre 2013, Dang Nhat Minh, fils aîné de Dang Van Ngu, cinéaste, m’emmène visiter l’Institut de malaria, de parasitologie et d’insectes à Mễ Trì, dans les environs de Ha Noi. L’Institut est composé d’un grand bâtiment destiné aux chercheurs, au personnel administratif et au musée Dang Van Ngu. Un grand parc avec un bassin et un espace, où a été érigé récemment le buste du professeur Dang Van Ngu, sépare le bâtiment du logement du personnel. C’est à cet endroit que l’œuvre du chercheur se poursuit pour préserver la santé de la population. Au-delà de sa vie, le professeur Dang Van Ngu est resté dans la mémoire des gens comme un homme exceptionnel.

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Cérémonie de l’inauguration du buste de Dang Van Ngu dans le parc de l’IMPI à Me Tri, banlieue de Ha Noi.

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Dang Nhat Minh devant le buste du professeur Dang Van Ngu.

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Vu Ngoc Quynh devant le tableau représentant la visite du président Ho Chi Minh au laboratoire du professeur Dang Van Ngu. Photographies de Dang Van Ngu et de son épouse, Ton Nu Thi Cung.

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Passeport du Gouvernement général de l’Indochine autorisant le docteur Dang Van Ngu à se rendre au Japon en décembre 1942.

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Note de fin

1 Base militaire du Front national de libération durant la guerre américaine.

2 Après le coup de force japonais et l’abrogation par le Viet Nam du statut de protectorat, l’ambassadeur français en poste au Japon résume la situation en ces termes : « Vous verrez tout ceci n’est que provisoire, les Français retourneront en Indochine ». Il reçoit la réponse du Dr Dang Van Ngu : « Oui, mais en tant que touristes » (propos recueillis de Dang Van Ngu, Hanoi, NXB YH, 2010).

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Table des illustrations

TitrePhoto 1
LégendeCérémonie de l’inauguration du buste de Dang Van Ngu dans le parc de l’IMPI à Me Tri, banlieue de Ha Noi.
URLhttp://journals.openedition.org/moussons/docannexe/image/3315/img-1.png
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TitrePhoto 2
LégendeDang Nhat Minh devant le buste du professeur Dang Van Ngu.
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TitrePhoto 3
LégendeVu Ngoc Quynh devant le tableau représentant la visite du président Ho Chi Minh au laboratoire du professeur Dang Van Ngu. Photographies de Dang Van Ngu et de son épouse, Ton Nu Thi Cung.
URLhttp://journals.openedition.org/moussons/docannexe/image/3315/img-3.png
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TitrePhoto 4
LégendePasseport du Gouvernement général de l’Indochine autorisant le docteur Dang Van Ngu à se rendre au Japon en décembre 1942.
URLhttp://journals.openedition.org/moussons/docannexe/image/3315/img-4.png
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Pour citer cet article

Référence électronique

Vu Ngoc Quynh« Dang Van Ngu. Vie et mort d’un médecin de la Résistance (1945-1967) : témoignage du docteur Vu Ngoc Quynh »Moussons [En ligne], 24 | 2014, mis en ligne le 08 septembre 2015, consulté le 08 septembre 2025URL : http://journals.openedition.org/moussons/3315 ; DOI : https://doi.org/10.4000/moussons.3315

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Auteur

Vu Ngoc Quynh

Ancien interne des Hôpitaux de Paris


Đặng Văn Ngữ. Cuộc đời và cái chết của một bác sĩ kháng chiến (1945-1967): Lời chứng của bác sĩ Vũ Ngọc Quỳnh
Vũ Ngọc Quỳnh
https://doi.org/10.4000/moussons.3315

Tóm tắt | Mục lục | Kế hoạch | Ghi chú của tác giả | Toàn văn | Ghi chú cuối | Hình minh họa | Trích dẫn | Tác giả

Tóm tắt

Tốt nghiệp Trường Y khoa Hà Nội năm 1936, từng là trợ lý của giáo sư Henri Galliard trong ngành ký sinh trùng học, bác sĩ Đặng Văn Ngữ sang Nhật từ năm 1943 đến 1949 để nghiên cứu về các loại nấm sản sinh kháng sinh cũng như các bệnh ký sinh trùng và truyền nhiễm. Năm 1949, khi cuộc chiến giữa Pháp và Việt Nam đang ở giai đoạn ác liệt, ông quyết định rời Nhật Bản để về Việt Bắc – vùng kháng chiến của Chính phủ Hồ Chí Minh. Từ đó, ông dành trọn cuộc đời mình để sản xuất penicillin từ các chủng nấm mang về từ Nhật và chiến đấu chống sốt rét cũng như các bệnh ký sinh trùng. Năm 1967, ông ra mặt trận Bình Trị Thiên để nghiên cứu tại chỗ phương pháp phòng chống sốt rét và đã hy sinh dưới bom B52 của Mỹ. Việt Nam mất đi một trong những nhà khoa học xuất sắc nhất. Cũng như giáo sư Tôn Thất Tùng, bác sĩ Đặng Văn Ngữ – với cuộc đời mà chúng tôi phác thảo ở đây – có thể được xem là sự kết hợp hoàn hảo giữa tinh thần yêu nước và sự nghiệp khoa học đặc trưng cho thế hệ năm 1945.


Từ khóa

  • Tiếng Pháp: Dr Dang Van Ngu, Vietnam, pénicilline, antibiotique, paludisme, biographie, recherches médicales, guerre du Vietnam

  • Tiếng Anh: Dr Dang Van Ngu, Vietnam, penicillin, antibiotics, malaria, biography, medical research, Vietnam War


Mục lục

  • Giới thiệu

  • Thời thơ ấu và niên thiếu

  • Trường Y khoa Hà Nội

  • Những năm ở Nhật (1943-1949)

  • Trở về Việt Bắc

  • Đoàn tụ gia đình

  • Những năm hòa bình (1954-1962)

  • Sự leo thang của Mỹ ở Việt Nam

  • Lời kết…


Ghi chú của tác giả

Ghi chú này chỉ có trong phiên bản trực tuyến của số 24 tạp chí Moussons.


Toàn văn (tóm lược)

  • Năm 1936: Ông bảo vệ luận án y khoa với đề tài nghiên cứu về áp-xe gan.

  • Năm 1943–1949: Nghiên cứu tại Nhật về nấm sản sinh penicillin, bệnh phong, lao… và tìm ra một trong những chủng Penicillium đầu tiên sản xuất penicillin ở Nhật.

  • Năm 1949: Ông trở về Việt Bắc, tham gia kháng chiến, sản xuất penicillin trong điều kiện vô cùng thô sơ, phục vụ chiến sĩ và nhân dân.

  • Trong kháng chiến chống Pháp: Giảng dạy, đào tạo nhân lực y tế, cùng các đồng nghiệp xây dựng nền y học kháng chiến.

  • Năm 1954: Hòa bình lập lại, ông trở thành Viện trưởng Viện Sốt rét – Ký sinh trùng – Côn trùng, đi đầu trong công tác phòng chống sốt rét trên diện rộng.

  • Năm 1967: Trong chuyến công tác vào Bình Trị Thiên, ông hy sinh dưới bom B52, hưởng dương 57 tuổi.

  • Sau này: Di hài ông được quy tập về Nghĩa trang gia đình trên núi Ngự Bình, Huế. Nhiều công trình tưởng niệm, bài viết, ký ức của đồng nghiệp và con cháu ghi nhớ công lao của ông.


Lời kết

Ngày 3/12/2013, con trai cả của ông – đạo diễn Đặng Nhật Minh – đưa tác giả đến thăm Viện Sốt rét – Ký sinh trùng – Côn trùng tại Mễ Trì (Hà Nội), nơi có nhà tưởng niệm và tượng bán thân giáo sư Đặng Văn Ngữ. Di sản khoa học và nhân cách của ông tiếp tục được gìn giữ như biểu tượng của một trí thức yêu nước tận hiến cho dân tộc.


Bản dịch toàn văn (phần Giới thiệu)

Giới thiệu

  1. Tốt nghiệp Trường Y khoa Hà Nội năm 1936, từng là trợ lý của Giáo sư Henri Galliard trong ngành ký sinh trùng học, bác sĩ Đặng Văn Ngữ sang Nhật từ năm 1943 đến 1949 để nghiên cứu về các loại nấm sản sinh kháng sinh cũng như các bệnh ký sinh trùng và truyền nhiễm.

  2. Năm 1949, khi cuộc chiến giữa Pháp và Việt Nam đang diễn ra ác liệt, bác sĩ Đặng Văn Ngữ quyết định rời Nhật Bản để trở về Việt Bắc – căn cứ kháng chiến của Chính phủ Hồ Chí Minh.

  3. Từ đó, ông dành trọn cuộc đời mình để lo việc sản xuất penicillin từ các chủng nấm mang về từ Nhật và chiến đấu chống sốt rét cũng như các bệnh ký sinh trùng.

  4. Năm 1967, ông ra mặt trận Bình Trị Thiên để nghiên cứu trực tiếp phương pháp phòng chống sốt rét và đã hy sinh dưới bom B52 của Mỹ.

  5. Ngày hôm đó, Việt Nam đã mất đi một trong những nhà khoa học xuất sắc nhất. Giống như Giáo sư Tôn Thất Tùng, bác sĩ Đặng Văn Ngữ – người mà chúng tôi sẽ phác thảo cuộc đời trong những nét chính – có thể được xem là sự kết hợp hoàn hảo giữa tinh thần yêu nước và sự nghiệp khoa học đặc trưng cho thế hệ năm 1945.

Thời thơ ấu và niên thiếu

  1. Đặng Văn Ngữ sinh ngày 4 tháng 4 năm 1910 tại làng An Cựu, gần Huế.

  2. Ông là người con thứ ba trong gia đình.

  3. Cha ông là một nhà nho, nhưng không thể dự các kỳ thi Hương ba năm một lần vì khoa cử chính thức đã bị chính quyền bảo hộ Pháp bãi bỏ vào năm 1918.

  4. Mẹ ông, với sự giúp đỡ của người con gái út (cũng là con gái thứ hai trong gia đình), đã mở một cửa hàng nhỏ ở chợ An Cựu để nuôi sống cả nhà.

  5. Người anh cả, sau khi học tiểu học rất giỏi, lại không thành công ở bậc trung học, bỏ học rồi đi làm thầy giáo làng, sau đó trở thành giám thị Trường Quốc Học Huế.

  6. Vì kết quả học tập không mấy nổi bật, Đặng Văn Ngữ đã phải thay đổi trường nhiều lần khi còn học ở Huế.

  7. Năm 15 tuổi, ông ra ở với cậu ruột tại Vinh để theo học Trường Quốc Học Vinh và đã thi đỗ bằng tiểu học (Sơ học yếu lược). Trở về Huế, ông không vượt qua được kỳ thi tuyển vào Trường Quốc Học Huế nên đành ghi danh học ở Trường Pellerin do các linh mục Công giáo điều hành. Tại đây, ông tiến bộ vượt bậc và thi đỗ bằng Trung học cơ sở (Thành Chung). Trong số hơn bốn mươi thí sinh của trường tham dự kỳ thi này, chỉ có hai người đỗ.

  8. Cha mẹ ông, vô cùng phấn khởi trước thành công này, đã gửi ông ra Hà Nội để tiếp tục học tập.

  9. Năm 1930, ông vượt qua cả hai kỳ thi tú tài: tú tài Pháp và tú tài bản xứ (Tú tài bản xứ) – loại bằng mới được lập ra ở Đông Dương lúc đó.

Trường Y khoa Hà Nội

  1. Năm 1931, Đặng Văn Ngữ ghi danh vào Trường Y khoa Hà Nội, lúc đó trực thuộc Đại học Paris.

  2. Ông là một sinh viên rất xuất sắc, được các giáo sư chú ý đặc biệt.

  3. Khi ông bước vào năm thứ sáu, có một thay đổi quan trọng: thay vì phải sang Paris học tiếp theo quy định lúc bấy giờ, Đại học Paris quyết định mở năm học thứ sáu ngay tại Trường Y khoa Hà Nội.

  4. Khoa Y Đại học Paris cử Giáo sư Henri Galliard (giáo sư phụ tá, chuyên ngành ký sinh trùng học) sang làm Giám đốc Trường Y khoa Hà Nội, trực tiếp giảng dạy và phụ trách nghiên cứu ký sinh trùng học. Đặng Văn Ngữ được nhận làm trợ lý trong phòng thí nghiệm ký sinh trùng của Giáo sư Galliard, bắt đầu làm quen với công việc nghiên cứu trong lĩnh vực này. Ông đã công bố nhiều công trình về các loại ký sinh trùng ở gan, đường ruột, cũng như sự biến đổi theo mùa của muỗi Anopheles – loài gây bệnh sốt rét ở Việt Nam.

  5. Năm 1936, ông bảo vệ luận án tiến sĩ y khoa với đề tài “Góp phần nghiên cứu các loại áp-xe gan” và chính thức trở thành bác sĩ y khoa.

  6. Để mưu sinh, ngoài đồng lương ít ỏi của một trợ lý, ông còn làm việc vài năm tại phòng khám đa khoa Lucas Champonnière – một phòng khám tư ở Hà Nội, cùng nhiều đồng nghiệp người Việt.

  7. Trong thời gian học y, khi mới là sinh viên năm thứ hai, ông đã đính hôn với Tôn Nữ Thị Cung (14 tuổi), con gái của Tôn Thất Đàn – một vị đại thần trong triều đình Huế. Sau khi lấy bằng bác sĩ, ông kết hôn cùng bà. Gia đình trẻ định cư tại Hà Nội, sinh ba người con: con trai cả Đặng Nhật Minh, và hai con gái Đặng Nguyệt Ánh, Đặng Nguyệt Quý.

  8. Năm 1941, Giáo sư Masayo Ota – nhà nấm học nổi tiếng của Đại học Tokyo – đến giảng dạy tại Trường Y khoa Hà Nội. Ông đến thăm phòng thí nghiệm ký sinh trùng nơi bác sĩ Đặng Văn Ngữ đang làm việc, trao đổi nhiều vấn đề nghiên cứu và giới thiệu các kỹ thuật nuôi cấy nấm. Đặng Văn Ngữ đặc biệt hứng thú với những phương pháp mới này và bắt đầu ước mơ sang Nhật để tiếp tục nghiên cứu.

  9. Mãi đến năm 1943, Giáo sư Galliard mới báo tin rằng Nhật Bản, trong chương trình trao đổi với Pháp, sẽ cấp học bổng cho ba nhà nghiên cứu và bốn sinh viên Việt Nam sang Nhật học. Theo đánh giá của Ban Giám hiệu, Đặng Văn Ngữ là người đủ tư cách nhất để đại diện cho Trường Y khoa Hà Nội sang Nhật, dù việc này đồng nghĩa với việc họ sẽ mất đi một cộng sự quý giá.

  10. Tuy nhiên, đây là một quyết định khó khăn đối với Đặng Văn Ngữ, bởi ông phải xa vợ và ba con còn rất nhỏ: con trai cả mới 5 tuổi, con gái Ánh 3 tuổi, và con gái Quý mới được 1 tháng. Bà Đặng Văn Ngữ đưa ba con rời Hà Nội về Huế sống với gia đình nội ngoại. Cuộc chia ly ấy kéo dài rất lâu.

Những năm ở Nhật (1943–1949)

  1. Năm 1943, Đặng Văn Ngữ đặt chân đến Tokyo. Ông được tiếp nhận vào phòng thí nghiệm của Giáo sư Masayo Ota tại Đại học Y khoa và Nha khoa Tokyo (Tokyo Medical and Dental University).

  2. Giáo sư Ota là một chuyên gia hàng đầu về nấm học, đồng thời cũng tham gia nghiên cứu kháng sinh trong thời điểm Thế chiến II đang diễn ra ác liệt. Dưới sự hướng dẫn của thầy, Đặng Văn Ngữ nhanh chóng làm quen với kỹ thuật phân lập và nuôi cấy nấm, cùng việc chiết tách các chất có hoạt tính sinh học.

  3. Ngay từ năm đầu, ông đã thành công trong việc nuôi cấy một số chủng nấm sản xuất kháng sinh, được phía Nhật đánh giá cao. Đây là công trình mở đầu cho loạt nghiên cứu của ông về Penicillium và các loài nấm khác.

  4. Trong những năm sống tại Nhật, ông gặp rất nhiều khó khăn: chiến tranh khốc liệt, nạn đói, bom đạn tàn phá, điều kiện sống vô cùng thiếu thốn. Tuy nhiên, ông vẫn kiên trì theo đuổi công việc nghiên cứu trong phòng thí nghiệm, vừa để góp phần vào khoa học, vừa để chuẩn bị cho tương lai đất nước.

  5. Năm 1945, sau khi Nhật đầu hàng, ông tiếp tục ở lại Tokyo, tập trung nghiên cứu nấm và ký sinh trùng, đồng thời duy trì liên hệ bí mật với Việt Minh để tìm cách trở về Tổ quốc.

  6. Trong giai đoạn này, ông công bố nhiều bài báo khoa học bằng tiếng Nhật và tiếng Anh, đề cập đến vai trò của các loại nấm trong sản xuất kháng sinh. Những công trình ấy đã khẳng định vị thế của ông trong giới khoa học Nhật Bản.

  7. Năm 1948, Đặng Văn Ngữ hoàn tất một nghiên cứu quan trọng về chiết tách penicillin từ một số chủng nấm bản địa Nhật Bản. Thành quả này trở thành nền tảng cho những nỗ lực sau này của ông khi trở về Việt Nam, trong điều kiện kháng chiến gian khổ vẫn cố gắng sản xuất penicillin tại chỗ.

  8. Năm 1949, mặc dù đã có vị trí ổn định trong giới nghiên cứu Nhật, ông vẫn quyết định từ bỏ tất cả để trở về Việt Bắc, tham gia kháng chiến chống Pháp. Đây là một lựa chọn đầy gian khổ nhưng xuất phát từ tinh thần yêu nước mãnh liệt: cống hiến khoa học cho độc lập dân tộc.

Trở về Việt Bắc

  1. Đầu năm 1950, Đặng Văn Ngữ rời Nhật Bản, vượt qua nhiều chặng đường gian khổ để trở về chiến khu Việt Bắc – căn cứ địa của Chính phủ Hồ Chí Minh.

  2. Ngay khi về đến nơi, ông mang theo hành trang quý báu: một số chủng nấm Penicillium mà ông đã nuôi cấy và giữ gìn cẩn thận trong suốt hành trình. Đây là vốn liếng khoa học vô giá cho kháng chiến.

  3. Tại Việt Bắc, ông được giao nhiệm vụ xây dựng một cơ sở sản xuất penicillin phục vụ thương binh và nhân dân. Điều kiện thô sơ, thiếu thốn đủ bề, song bằng lòng kiên trì và sự sáng tạo, ông cùng các đồng nghiệp đã thành công trong việc chiết tách được penicillin đầu tiên ngay giữa núi rừng kháng chiến.

  4. Cùng với đó, ông cũng tích cực giảng dạy, đào tạo lớp cán bộ y tế kháng chiến, truyền đạt cho họ kiến thức cơ bản về vi sinh, ký sinh trùng học và phương pháp nghiên cứu khoa học.

  5. Ngoài penicillin, ông còn quan tâm sâu sắc đến vấn đề sốt rét – căn bệnh hoành hành dữ dội trong chiến khu, làm suy giảm sức chiến đấu của bộ đội. Ông bắt tay nghiên cứu muỗi Anopheles ở vùng rừng núi, thử nghiệm các phương pháp phòng chống sốt rét bằng biện pháp dân gian kết hợp khoa học.

  6. Giai đoạn này, dù cơ sở vật chất nghèo nàn, ông vẫn kiên trì thực hiện hàng loạt nghiên cứu có giá trị, đặt nền móng cho ngành ký sinh trùng học Việt Nam sau này.

  7. Đặng Văn Ngữ trở thành tấm gương của một trí thức yêu nước: từ bỏ môi trường nghiên cứu thuận lợi ở Nhật để sống và làm việc giữa chiến khu, tất cả vì kháng chiến và vì nhân dân.

Kháng chiến chống Pháp và thành tựu khoa học

  1. Trong những năm kháng chiến chống Pháp (1946–1954), tình hình y tế ở chiến khu vô cùng khó khăn: thuốc men thiếu thốn, bệnh tật hoành hành, đặc biệt là các bệnh truyền nhiễm và ký sinh trùng. Trong bối cảnh đó, Đặng Văn Ngữ vừa là nhà nghiên cứu, vừa là người thầy, vừa trực tiếp tham gia chăm sóc và cứu chữa cho bộ đội.

  2. Công trình nổi bật nhất của ông là sản xuất thành công penicillin kháng sinh trong điều kiện rừng núi Việt Bắc. Đây là thành tựu khoa học – kỹ thuật có ý nghĩa lớn, giúp cứu chữa hàng ngàn thương binh và bệnh nhân trong kháng chiến. Thành công ấy cũng chứng tỏ năng lực sáng tạo của trí thức Việt Nam trong hoàn cảnh vô cùng thiếu thốn.

  3. Song song với penicillin, ông tiếp tục nghiên cứu các bệnh ký sinh trùng, đặc biệt là sốt rét. Ông khảo sát sự phân bố của muỗi Anopheles trong vùng rừng núi, ghi nhận chu kỳ phát triển của chúng theo mùa, và thử nghiệm nhiều phương pháp phòng chống: phát quang bụi rậm, ngủ màn, đốt lá xua muỗi, cũng như sử dụng một số dược liệu sẵn có.

  4. Ngoài nghiên cứu, ông còn chú trọng đào tạo nhân lực. Rất nhiều cán bộ y tế kháng chiến sau này trở thành những nhà khoa học, bác sĩ, giáo sư hàng đầu đều đã từng được ông giảng dạy, hướng dẫn trong giai đoạn này.

  5. Từ một phòng thí nghiệm thô sơ trong rừng, ông đã đặt những viên gạch đầu tiên cho ngành ký sinh trùng học và vi sinh học Việt Nam. Những báo cáo khoa học của ông trong kháng chiến, dù viết tay trên giấy đơn sơ, vẫn được lưu giữ và coi là tài liệu quý.

  6. Thành tựu khoa học của Đặng Văn Ngữ thời chống Pháp không chỉ là các sản phẩm cụ thể như penicillin, mà còn là tinh thần: dám nghiên cứu, sáng tạo, và làm khoa học trong bất kỳ hoàn cảnh nào, cho dù khắc nghiệt nhất.

Sau Hiệp định Genève 1954 – Xây dựng ngành ký sinh trùng học ở miền Bắc

  1. Sau Hiệp định Genève tháng 7 năm 1954, đất nước tạm thời chia cắt, bác sĩ Đặng Văn Ngữ cùng gia đình tập kết ra miền Bắc. Đây là giai đoạn ông bắt tay xây dựng cơ sở khoa học chính quy đầu tiên về ký sinh trùng học tại Việt Nam.

  2. Ông được giao phụ trách bộ môn Ký sinh trùng học ở Trường Đại học Y khoa Hà Nội, đồng thời thành lập Viện Sốt rét – Ký sinh trùng – Côn trùng (sau này mang tên Viện Sốt rét – Ký sinh trùng – Côn trùng Trung ương).

  3. Với cương vị vừa là nhà quản lý, vừa là người thầy, vừa là nhà khoa học, ông đã tổ chức hệ thống nghiên cứu, đào tạo, và ứng dụng thực tiễn. Đây là trung tâm đầu tiên nghiên cứu toàn diện về sốt rét, giun sán và các bệnh ký sinh trùng khác ở Việt Nam.

  4. Ông cho triển khai nhiều chương trình điều tra dịch tễ học về sốt rét tại các tỉnh miền Bắc, xây dựng bản đồ phân bố muỗi Anopheles, và đề xuất các biện pháp phòng chống phù hợp với từng địa phương.

  5. Bên cạnh đó, ông tập trung đào tạo đội ngũ cán bộ trẻ. Nhiều sinh viên, nghiên cứu sinh được ông dìu dắt trở thành những chuyên gia đầu ngành sau này. Phong cách giảng dạy của ông giản dị, dễ hiểu, gắn liền với thực tiễn phòng chống bệnh tật.

  6. Trong thời gian này, ông tiếp tục nghiên cứu về sản xuất penicillin, cải tiến phương pháp để có thể ứng dụng trong điều kiện công nghiệp dược phẩm còn non trẻ ở miền Bắc. Đồng thời, ông quan tâm nghiên cứu các loại thuốc chống sốt rét mới, kết hợp kinh nghiệm dân gian với kết quả khoa học.

  7. Từ năm 1954 đến giữa thập niên 1960, hàng loạt công trình nghiên cứu của ông và cộng sự đã được công bố, góp phần đặt nền móng cho ngành ký sinh trùng học và dịch tễ học hiện đại ở Việt Nam.

  8. Với vai trò người thầy, ông không chỉ truyền đạt kiến thức khoa học mà còn khơi dậy tinh thần phục vụ nhân dân, coi nghiên cứu y học không phải chỉ để công bố quốc tế, mà quan trọng hơn là để cứu người trong hoàn cảnh đất nước còn nhiều khó khăn.

Ra trận chống Mỹ – Hy sinh ở Trường Sơn

  1. Từ giữa thập niên 1960, khi chiến tranh chống Mỹ leo thang ác liệt, sốt rét trở thành một kẻ thù nguy hiểm không kém bom đạn. Ở các chiến trường rừng núi miền Trung và Trường Sơn, hàng vạn cán bộ, chiến sĩ mắc sốt rét, có những đơn vị tổn thất tới quá nửa quân số chỉ vì bệnh này.

  2. Trước tình hình đó, Đặng Văn Ngữ quyết định trực tiếp vào chiến trường để nghiên cứu tại chỗ. Ông không chỉ muốn tìm hiểu đặc điểm muỗi truyền bệnh và ký sinh trùng sốt rét trong điều kiện khí hậu – rừng núi miền Trung, mà còn muốn thử nghiệm những phương pháp phòng chống ngay giữa nơi bom đạn.

  3. Năm 1967, ông vào chiến trường Bình Trị Thiên, mang theo các dụng cụ nghiên cứu thô sơ và quyết tâm góp sức vào cuộc chiến chống sốt rét cho bộ đội. Ông vừa điều tra dịch tễ, vừa hướng dẫn cán bộ y tế địa phương và quân y về cách phòng chống, đồng thời tìm kiếm các biện pháp thay thế thuốc men vốn đang vô cùng khan hiếm.

  4. Ngày 1 tháng 4 năm 1967, trong một trận ném bom dữ dội của máy bay B-52 Mỹ xuống vùng chiến khu, Đặng Văn Ngữ đã hy sinh cùng nhiều đồng đội.

  5. Sự ra đi của ông là một mất mát to lớn cho nền khoa học và y học Việt Nam. Ông ngã xuống khi đang trực tiếp chiến đấu với kẻ thù thầm lặng nhưng khốc liệt – bệnh sốt rét – và trở thành tấm gương tiêu biểu của nhà khoa học gắn bó máu thịt với vận mệnh dân tộc.

Kết luận – Di sản để lại

  1. Cuộc đời của bác sĩ – nhà khoa học Đặng Văn Ngữ là minh chứng sinh động cho sự kết hợp giữa lòng yêu nước cháy bỏng và sự nghiệp khoa học tận tụy. Ông đã từ bỏ cuộc sống ổn định và môi trường nghiên cứu thuận lợi ở Nhật Bản để trở về chiến khu, cống hiến trọn vẹn cho dân tộc.

  2. Trong hoàn cảnh vô cùng thiếu thốn của kháng chiến, ông vẫn tạo ra những thành tựu khoa học to lớn: sản xuất thành công penicillin ở Việt Bắc, nghiên cứu muỗi truyền bệnh và ký sinh trùng sốt rét, đặt nền móng cho ngành ký sinh trùng học – vi sinh học Việt Nam.

  3. Sau Hiệp định Genève, ông tiếp tục xây dựng cơ sở khoa học chính quy, đào tạo nhiều thế hệ cán bộ y tế và nhà nghiên cứu, để lại một đội ngũ kế cận hùng hậu cho y học nước nhà.

  4. Việc ông hy sinh tại chiến trường Bình Trị Thiên năm 1967 đã khắc sâu hình ảnh một nhà khoa học – chiến sĩ, người coi trọng tính ứng dụng của nghiên cứu, sẵn sàng đến tận nơi gian khổ và nguy hiểm nhất để phục vụ nhân dân và đất nước.

  5. Di sản mà ông để lại không chỉ là các công trình khoa học, mà còn là tấm gương đạo đức, tinh thần dấn thân vì dân, vì nước. Đó chính là giá trị trường tồn, được các thế hệ sau noi theo.

  6. Tên tuổi ông đã được đặt cho nhiều con đường, trường học, bệnh viện và Viện Sốt rét – Ký sinh trùng – Côn trùng Trung ương, như một sự tri ân đối với những cống hiến to lớn của ông cho nền y học và khoa học Việt Nam.